Vous avez déjà entendu qu’une séance de moins de 30 minutes d’activité physique ne valait pas la peine d’être faite? Vous avez entendu que si vous n’atteignez pas la recommandation de 150 minutes d’activité physique d’intensité moyenne à élevée par semaine, vos efforts ne donnaient rien?
Et bien, c’est faux! En activité physique, tous les petits efforts comptent. Surtout si vous avez été très peu actif.ve dernièrement. En vérité, vous retirez des bénéfices dès que vous vous mettez en mouvement, que ce soit en faisant le tour de l’étage au travail à la marche, en choisissant l’escalier au lieu de l’ascenseur, en jouant avec les enfants ou en allant marcher dans le quartier ou à la montagne.
Les recommandations en activité physique offrent un simple guide pour vous fixer des objectifs. Elles ne représentent pas un seuil en-dessous duquel aucun bénéfice n’est observé. Notre corps ne fonctionne pas selon la règle du « tout ou rien ». En tout cas, pas en ce qui concerne nos habitudes de vie.
Voyons comment ces recommandations ont été développées. Des chercheurs ont analysé de nombreux articles scientifiques. Ils ont étudié la durée et l’intensité à laquelle une personne devait bouger pour qu’on puisse observer des améliorations au niveau de certains éléments indiquant si une personne est en bonne santé (ex : glycémie, taux de gras dans le sang, pression artérielle, solidité des os, etc.). C’est de cette façon qu’ils ont retenu la valeur optimale de 150 minutes par semaine d’activité physique d’intensité moyenne à élevée.
Toutefois, certaines études rapportaient des bienfaits sur la santé des gens même s’ils bougeaient moins de 150 minutes par semaine. Par exemple, il est reconnu que le fait d’être actif.ve diminue le risque de dépression et amène souvent un sentiment de fierté ou de dépassement personnel. Pour ressentir ces bienfaits, on n’a pas besoin d’atteindre un nombre de minutes d’activité précis. C’est très variable d’une personne à l’autre!
Je considère que les recommandations actuelles sont importantes car elles encouragent les gens à être le plus actifs possible. Il est vrai que, plus vous bougez, mieux votre santé va se porter… à moins de tomber dans le surentrainement, mais ce n’est pas le sujet de ce billet. Je souhaite simplement que les recommandations actuelles ne découragent pas la population à faire de petits pas dans la bonne direction. Chaque action compte!
Pour améliorer votre condition physique, c’est la progression qui est importante. Peu importe votre niveau actuel, si vous bougez un peu plus de manière graduelle, vous allez certainement ressentir plusieurs bienfaits.
L’important, ce n’est pas d’être parfait.e, mais bien d’être actif.ve et d’y prendre plaisir!
Docteure en kinésiologie
Jo-Anne Gilbert est docteure en kinésiologie, professeure adjointe de clinique à l’Université de Montréal et fondatrice d’Imparfait.e. Elle accompagne les personnes qui souhaitent entretenir une relation plus saine avec leur corps, en misant sur le plaisir, la liberté et le respect de soi. Elle s’intéresse particulièrement à l’activité physique intuitive, à l’impact de la stigmatisation liée au poids et à tout ce qui influence nos habitudes de vie au quotidien. Elle milite pour une approche en santé plus inclusive, humaine et durable.